Le christianisme ésotérique (eBook)
168 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-19375-2 (ISBN)
Annie Besant est une Conférencière, féministe, libre-penseuse, socialiste et théosophe britannique, qui prit part à la lutte ouvrière avant de diriger la Société théosophique, puis de lutter pour l'indépendance de l'Inde. En 1889, William Thomas Stead, rédacteur en chef de la Pall Mall Gazette, lui demanda d'écrire un compte-rendu de l'ouvrage d'Helena Blavatsky, la Doctrine Secrète, qui lui fit découvrir la théosophie. Elle y trouva les réponses à ses interrogations métaphysiques et spirituelles et s'y convertit rapidement. Elle devint une des dirigeantes de la société théosophique. En 1893, elle partit s'installer en Inde où était basée la société. Là, elle adopta et éduqua Krishnamurti pour qui elle devint une mère spirituelle. Elle prit la direction de la Société théosophique en 1907 et l'assuma jusqu'à sa mort en 1933. En Inde, elle s'engagea pour l'auto-détermination, puis l'indépendance du pays, par des articles, des discours et des activités éducatrices. En 1917, Annie Besant fut élue présidente du Parti du Congrès. Elle s'effaça peu à peu face à Gandhi et consacra les dernières années de sa vie à la théosophie.
CHAPITRE PREMIER — LE COTE CACHE DES RELIGIONS
Beaucoup – la plupart même, peut-être – des personnes qui liront le titre de cet ouvrage l'accuseront immédiatement d'impliquer une idée fausse et nieront qu'il existe rien de précieux ayant droit au nom de "Christianisme Ésotérique". Suivant une opinion très répandue et, par suite, populaire, le Christianisme ne présente rien qui puisse être appelé "enseignement occulte" ; quant aux "Mystères", les Grands comme les Mineurs, c'était une institution essentiellement païenne. Le nom même des "Mystères de Jésus", si familier aux Chrétiens des premiers siècles, surprendrait fort leurs successeurs modernes, et l'opinion qui verrait dans ces Mystères une institution spéciale et définie provoquerait des sourires d'incrédulité. Que dis-je ! Il a été affirmé avec orgueil que le Christianisme n'avait pas de secrets – que ce qu'il avait à dire et à enseigner, il le disait et l'enseignait à tous. Ses vérités passent pour être d'une simplicité telle, que "le premier venu – même borné – les comprendra sans peine" et que "la simplicité de l'Évangile" est devenue une expression banale.
Il est donc nécessaire de prouver clairement que – tout au moins dans l'Église primitive – le Christianisme ne cédait en rien à d'autres grandes religions possédant un "côté caché" et qu'il gardait, comme un trésor inestimable, les secrets révélés à l'élite dans ses Mystères. Mais, avant d'entreprendre cette tâche, il sera bon de considérer dans son ensemble la question de ce côté caché des religions et d'examiner pourquoi un côté semblable est, pour une religion, la condition même de sa force et de sa stabilité. La présence de cet élément dans le Christianisme s'en trouvera prouvée du même coup, et les passages où les Pères de l'Église y font allusion paraîtront faciles à interpréter et naturels, au lieu d'être surprenants et inintelligibles. L'existence de cet ésotérisme est un fait historique – nous pouvons le prouver – mais il est possible de démontrer aussi qu'elle est une nécessité d'ordre intellectuel.
Quel est le but des religions ? C'est la première question qui se pose. Les religions sont données au monde par des hommes plus sages que les masses qui les reçoivent ; elles sont destinées à hâter l'évolution humaine, et leur action, pour être effective, doit atteindre et influencer individuellement les hommes. Or, tous les hommes ne sont pas arrivés au même degré d'évolution. L'évolution peut, au contraire, se représenter comme une rampe ascendante, dont chaque point est occupé par un homme. Les plus évolués sont, intellectuellement et moralement, bien au-dessus des moins avancés. À chaque degré, la faculté de comprendre et d'agir se modifie. Il est donc inutile de donner à tous le même enseignement religieux.
Ce qui serait une aide pour l'homme intellectuel resterait tout à fait incompréhensible pour l'homme borné ; ce qui mettrait en extase le saint ne ferait aucune impression sur le criminel. Si, d'autre part, l'enseignement est de nature à aider les inintelligents, il est, pour le philosophe, insuffisant et vide ; est-il de nature à relever le criminel, il est complètement inutile au saint. Et pourtant, toutes les catégories humaines ont besoin de religions, afin de pouvoir tendre vers une vie supérieure à leur existence actuelle. En même temps, aucune catégorie, aucune classe ne doit être sacrifiée à une autre. La religion doit être aussi graduée que l'évolution elle-même ; autrement elle n'atteint pas son but.
Comment les religions – nous demanderons-nous ensuite – doivent-elles chercher à hâter l'évolution humaine ? Les religions tendent à former les natures morale et intellectuelle et à seconder le développement de la nature spirituelle. Regardant l'homme comme un être complexe, elles cherchent à l'atteindre dans chacun des éléments qui le composent – en s'adressant, par conséquent, à chacun par des enseignements appropriés aux besoins les plus variés. Ces leçons doivent donc s'adapter à chacune des intelligences, à chacun des cœurs, auxquels elles s'adressent. Si une religion n'atteint et ne subjugue pas l'intelligence – si elle ne purifie et n'élève pas les émotions – elle a manqué son but, en ce qui concerne la personne à qui elle s'adresse.
La religion ne s'applique pas seulement ainsi à l'intelligence et aux émotions – elle cherche encore, comme nous l'avons dit, à stimuler le développement de la nature spirituelle. Elle répond à cette impulsion intérieure qui existe dans l'homme et ne cesse de pousser la race en avant. Car, au fond du cœur de chacun – souvent entravée par des conditions transitoires, souvent submergée par des préoccupations et des intérêts absorbants – il existe une aspiration continuelle vers Dieu. Comme un cerf brame après des eaux courantes, ainsi soupire [[7]] l'humanité après Dieu. Cette recherche présente des moments d'arrêt, où l'aspiration semble disparaître. La civilisation et la pensée présentent des phases où ce cri, vers le Divin, de l'Esprit humain cherchant sa source – comme l'eau cherche à reprendre son niveau, suivant l'expression de Giordano Bruno – où cette aspiration passionnée de l'Esprit humain vers ce qui est de même nature que lui, dans l'univers – de la partie vers le tout – semble muette, semble évanouie. Mais bientôt elle se réveille, et le même cri poussé par l'Esprit se fait entendre. Cet instinct peut être momentanément aboli et périr en apparence, mais il se relève sans cesse – malgré l'opposition qui le réduit au silence – et prouve ainsi qu'il est une tendance inhérente à la nature humaine et fait avec elle un tout inséparable. Ceux qui s'écrient, triomphants : "Voyez ! Il n'est plus !" le retrouvent devant eux, toujours aussi vivant. Ceux qui bâtissent sans en tenir compte voient leurs édifices bien construits lézardés comme par un tremblement de terre. Ceux qui déclarent qu'il a fait son temps voient les superstitions les plus extravagantes résulter de leur dédain. Il est si bien une partie intégrante de l'humanité, que l'homme exige une réponse à ses questions et préfère au silence une réponse fausse. L'homme ne parvient-il pas à découvrir la vérité religieuse, il choisira l'erreur religieuse plutôt que de rester sans religion ; il acceptera l'idéal le plus vide et le plus faux, mais refusera d'admettre que l'idéal n'existe pas.
Ainsi, la religion s'adresse à cet impérieux besoin, et, s'emparant dans la nature humaine du principe qui lui donne naissance, elle forme ce principe, le fortifie, le purifie et le guide vers le but qui l'attend – l'union de l'Esprit humain avec l'Esprit Divin – afin que Dieu soit en tous [[8]].
Une troisième question se pose : Quelle est l'origine des religions ? Cette question a reçu, dans les temps modernes, deux réponses : celle des Mythologies comparées, et celle des Religions comparées. Ces deux sciences donnent pour base commune à leur réponse les faits établis. Les recherches ont démontré d'une manière indiscutable que les différentes religions se ressemblent par leurs grands enseignements ; par leurs Fondateurs, qui manifestent tous des facultés surhumaines et une élévation morale extraordinaire ; par leurs préceptes éthiques ; par les méthodes qu'elles emploient pour entrer en relation avec les mondes invisibles ; enfin, par les symboles exprimant leurs croyances principales. Ces ressemblances, qui vont parfois jusqu'à l'identité, prouvent – à en croire les deux écoles que nous avons nommées – une origine commune.
Les deux partis diffèrent cependant dans leur manière de définir la nature de cette origine. La Mythologie comparée affirme que l'origine commune est une ignorance commune et que les religions les plus transcendantes sont simplement l'expression raffinée des naïves et barbares suppositions de sauvages – d'hommes primitifs – concernant leur propre existence et le monde qui les entoure. L'animisme, le fétichisme, le culte de la nature, le culte du soleil : telle est la boue d'où émerge le lis splendide des religions. Un Khrishna, un Bouddha, un Lao-tze, un Jésus sont les descendants, hautement civilisés mais pourtant directs, de "l'homme-médecine" – qui se contorsionne devant des sauvages. Dieu est...
| Erscheint lt. Verlag | 2.10.2019 |
|---|---|
| Sprache | französisch |
| Themenwelt | Sachbuch/Ratgeber ► Gesundheit / Leben / Psychologie ► Esoterik / Spiritualität |
| Geisteswissenschaften | |
| Schlagworte | Annie Besant théosophie • Christianisme ésotérique • doctrines chrétiennes alternatives • Ésotérisme et Paranormal • Gnose • Religions et Spiritualités • Rose-Croix, Cathares et Templiers • Spiritualité Universelle • théosophie • théosophie et christianisme |
| ISBN-10 | 2-322-19375-5 / 2322193755 |
| ISBN-13 | 978-2-322-19375-2 / 9782322193752 |
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