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Crise écologique, crise de Dieu (II) (eBook)

Réinterpréter les Écritures pour sortir de l'impasse
eBook Download: EPUB
2024 | 1. Auflage
306 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-55180-4 (ISBN)

Lese- und Medienproben

Crise écologique, crise de Dieu (II) -  Patrick Mégarbané
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Le premier volume de ce travail a souligné l'importance de reconsidérer la question de Dieu et les conceptions que nous en avons, dans l'espoir de trouver une issue à la crise écologique actuelle que connaît notre civilisation. Ce deuxième volume s'attache à démontrer que la figure désirable de Dieu, définie selon les critères rationnels établis dans le premier volet, peut être réappropriée à travers une relecture critique et rigoureuse des Écritures historiques. Cette figure ne correspond ni à la vision promue par le Pape dans son concept d'écologie intégrale, ni à celle véhiculée par les autres traditions monothéistes établies, ni encore à celle combattue par les athées. Elle s'aligne précisément avec celle présentée par la Torah, l'Évangile et le Coran, lorsque ces textes sont lus avec rigueur et sans concessions. C'est ce que l'auteur démonte ici, à partir de l'exégèse qu'il a réalisée du Coran. Ainsi, une conclusion s'impose : pour sortir du cycle destructeur dans lequel nous sommes collectivement engagés, et redonner à chacun des perspectives de vie véritablement significatives, il est impératif d'abandonner nos idoles et de revenir au véritable Dieu, tel qu'il est révélé dans les Écritures historiques.

Patrick Mégarbané a publié, aux éditions Actes Sud, cinq anthologies de la poésie arabe classique, ainsi qu'un essai, Al-Mutanabbî le prophète armé (2013). Prolongeant son travail sur les grands textes poétiques arabes, il a proposé une exégèse en trois volumes du Coran, intitulée Le Livre Descendu (2015-2020), qui ouvre une perspective inédite et profonde de renouveau.

- I -


Mon approche
du texte coranique


Avant de nous lancer dans l’étude comparée des doctrines chrétienne et coranique, il convient d’exposer brièvement les choix qui ont déterminé mon approche du Coran et les raisons qui justifient la lecture que je compte présenter.

La recherche contemporaine a remis en question la compréhension que l’Islam a de ses origines et de son texte fondateur. Elle considère que les sources arabes anciennes (récits, chroniques, commentaires, etc.) qui parlent du Coran, du prophète et de son temps, et sur lesquelles reposent les traditions musulmanes actuelles, ne sont pas fiables sur le plan historique. Ces sources, composées bien après la période de la prédication de Muhammad, sont suspectées d’être des constructions culturelles tardives, qui ont peu à voir avec la réalité des origines de l’Islam (cf., par exemple, Amir-Moezzi et Dye, 2019).

Or, les informations données par l’archéologie et les documents datant de l’époque de Muhammad sont si limitées que, si l’on fait abstraction des sources arabes, on se retrouve dans une situation d’obscurité presque totale, dans l’incapacité de dire quoi que ce soit sur le milieu où est né le Coran, sur son (ou ses) auteur(s), et sur les modes de vie et de pensée de ses premiers auditeurs3. En écartant les apports de la tradition arabe et les lectures conventionnelles du texte, on se trouve également confronté à la formidable complexité de l'écriture coranique et à son apparent désordre, à un texte qui semble à première vue « décousu, désordonné, déconcertant et obscur » (Dye, 2019 : I,741).

Les dévoiements de l’école révisionniste

Si une partie des études contemporaines reste fidèle à l’Islam traditionnel, à ses sources et à ses élaborations exégétiques, une autre partie, de plus en plus influente, a choisi de faire table rase des témoignages de l’histoire arabe, et s’est lancée dans des spéculations plus ou moins hasardeuses sur les origines de l’Islam. Ce courant, souvent qualifié de « révisionniste », avance l’idée que le Coran serait un recueil de fragments hétérogènes qui auraient été composés dans différents contextes et intégrés au cours d’une histoire mouvementée dans un codex devenu par la suite inviolable. La preuve offerte à l’appui de ces allégations est le caractère jugé chaotique du texte : la fragmentation de l'œuvre, ses répétitions continuelles, ses contradictions incessantes, et les disjonctions de tous ordres qui la structurent, seraient le produit d'un processus chaotique de compilation, et la preuve qu'il y a bien, dans le Coran, une multiplicité de sources, d'auteurs et d'écritures. Ainsi, Patricia Crone et Michael Cook, qui comptent parmi les pionniers de cette thèse, estiment que le Coran est « étonnamment dépourvu de structure globale, souvent obscur et sans conséquence, tant au niveau de la langue que du contenu, superficiel dans sa mise en relation de matériaux disparates, et enclin à la répétition de passages entiers suivant des versions différentes. Sur cette base, on peut raisonnablement affirmer que le livre est le produit d'une édition tardive et imparfaite de matériaux provenant d'une pluralité de traditions » (1977 : 18).

Cette thèse a été étayée par de nombreux travaux et a acquis le statut de dogme dans certains milieux académiques4. Mais elle ne tient pas la route, pour des raisons assez simples. En premier lieu, les contradictions, les discontinuités et les répétitions dans le texte coranique sont trop manifestes pour être rapportées à un processus de réécriture. Il est difficile d’imaginer que les Arabes, maîtres du langage et de la poésie, aient pu laisser leur texte saint avec de telles distorsions. S’ils avaient compilé des matériaux disparates, n’auraient-ils pas tout fait pour gommer les raccords, les marques de rajouts et les traces de réécritures ?

De plus, il paraît inconcevable que des manipulations aussi nombreuses et contradictoires aient pu être réalisées sur un texte considéré comme sacré, au cours d’une période assez courte, qui ne dépasse pas quelques décennies5, et au moment même où l’Islam se répandait d’Espagne en Inde, sans provoquer de graves remous et l’implosion de l’empire en cours de constitution. N’est-ce pas plutôt parce que les premiers Musulmans partageaient une récitation commune du texte, cautionnée par les témoins directs de la révélation, qu’une cohésion a pu être maintenue en dépit des divisions politiques, et qu’un empire a pu naître sur l’expansion fulgurante des débuts ?

Enfin, les contradictions, les ruptures de rythme, les voltesfaces rhétoriques et les autres éléments de discontinuité, que les tenants des thèses révisionnistes perçoivent comme étant les indices d’une pluralité d’auteurs et de sources, sont si nombreuses et systématiques dans le texte coranique, qu’il est difficile de les considérer autrement que comme des choix délibérés en vue d’un objectif précis. En fait, ce qui apparaît comme un désordre du texte relève d’un formidable travail de la langue, qui ne prend sens que pour un regard différent de celui que l’on pose habituellement sur le Coran.

Une lecture « sémitique » et « existentialiste » du Coran

Dans une série d’articles et d’ouvrages bien connus, Michel Cuypers (2007 et 2012a) a entrepris de relire les sourates coraniques à la lumière de la rhétorique sémitique6. En appliquant au texte sacré de l’islam des procédés d’analyse structurelle qui ont prouvé leur pertinence pour la Bible, il a montré que l’écrit coranique obéissait à une construction rigoureuse, loin du caractère désordonné et confus qu’on lui trouve d’ordinaire. Là où le regard, conditionné par la rhétorique grecque, ne voit qu’un texte chaotique et plein d’associations d’idées discordantes, se tient en réalité un écrit minutieusement ordonné, selon une construction concentrique sur plusieurs niveaux. Michel Cuypers a montré que, sans forcément le savoir, les lecteurs actuels du Coran appliquent au texte qu’ils ont entre les mains des règles de rhétorique différentes de celles qui le régissent7.

Je pense que le problème mis en évidence par Cuypers ne se limite pas à une question de forme rhétorique ; il se pose de façon analogue s’agissant du contenu. Ceux qui lisent et étudient aujourd’hui le Coran – qu’ils soient traditionnalistes ou révisionnistes, croyants ou analystes critiques – adoptent de façon inconsciente des aprioris d'interprétation, préjudiciables à la réalité de l’œuvre qu’ils entendent approfondir. Tous pensent trouver dans l’écrit coranique un enseignement clos, définitif et logiquement consistant, qu’ils essaient de traduire ou de retranscrire en un système de pensée noncontradictoire. Dès lors, à chaque fois qu’ils rencontrent dans le texte une contradiction, ils s’efforcent de la résoudre de manière à parvenir à une interprétation d’ensemble qui soit cohérente et sans ambiguïté. Cette façon d’aborder le texte, que je qualifie d’« essentialiste », est conforme à des préjugés de logique et de métaphysique hérités de la philosophie grecque8.

Or, la réalité du texte coranique est tout autre. Comme nous le verrons, le Coran répugne à la totalisation du savoir et refuse la clôture. Il ne délivre pas de vérités inconditionnées sur Dieu, ni de règles immuables concernant le culte qu’il convient de lui rendre. Aiguisant sans cesse un paradoxe déroutant sur le divin et la condition humaine, il s’évertue à instruire ses lecteurs pour qu’ils puissent répondre à leur tour, à la suite des prophètes, de la responsabilité unique qui leur incombe devant Dieu. La révélation dernière ne prend sens et valeur que dans le cadre d’une herméneutique du témoignage.

Dans ces...

Erscheint lt. Verlag 23.10.2024
Sprache französisch
Themenwelt Sachbuch/Ratgeber Natur / Technik
Technik
Schlagworte Coran • idée de Dieu • Laudato si • mentalités • responsabilité écologique
ISBN-10 2-322-55180-5 / 2322551805
ISBN-13 978-2-322-55180-4 / 9782322551804
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