Faust (eBook)
476 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-46605-4 (ISBN)
Johann Wolfgang von Goethe est un romancier, dramaturge, poète, scientifique, théoricien de l'art, né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 à Weimar. "Faust" est le titre de deux pièces écrite en 1808 et 1832.
Pour l’affreuse inondation ;
Comme le chêne magnifique
Se porte dans l’air tout d’un coup
Par sa propre force organique,
Tel l’amour puissant, sympathique,
Qui forme tout et nourrit tout.
Il faut, avant tout, considérer cette scène comme un épilogue que Goethe donne à son œuvre, et qui sert de pendant au prologue de la première partie de Faust, dans lequel Méphistophélès, en présence de la cour céleste, demande au Père Éternel la permission de tenter le vieux Docteur. C’est entre ce prologue, dont on trouve l’idée première dans le livre de Job, et cet épilogue, qui donne l’occasion à Goethe, ainsi que nous le verrons plus tard, de mettre en lumière ses idées sur la théologie, qu’est renfermé le drame de l’existence de Faust, cette existence insatiable à laquelle la science, l’amour et la conquête ne suffisent pas. Quant à ce qui regarde l’action, il faut en prendre son parti, et, de plus, ne pas se montrer trop exigeant à l’endroit de la clarté ; car il s’agit ici de théologie, de mysticisme, et de mysticisme allemand. Cependant, si toutes ces raisons ne suffisaient pas pour expliquer la présence de tant de personnages bien excentriques, disons-le tout à notre aise, et qui semblent au premier abord ne prendre point de part au mystère qui se joue, Goethe pourrait répondre qu’il a voulu représenter en eux l’amour, la quiétude au sein de Dieu, opposés à la spéculation turbulente de Faust. La nature parle de Dieu sans cesse, et conduit vers Dieu celui qui sait la comprendre ; voilà le sens qu’il faut donner à la présence des anachorètes : ils ont contemplé la nature avec cette intelligence divine des choses qui manquait à Faust, à son activité ; et ces hommes, au lieu de tomber par le désespoir dans le sensualisme, éternelle soif de la soif (ewiger Durst nach dem Durste), ont conquis la béatitude ineffable, du sein de laquelle ils intercèdent, ô néant de la science humaine ! pour l’orgueilleux alchimiste.
Arrêtons-nous un moment pour contempler la divine comédie. Voilà bien tous les degrés de la céleste nature, depuis l’initiation au sortir de la vie terrestre jusqu’à la béatitude suprême au sein de Dieu : les Enfants Bienheureux, les Chérubins, les Anges, les Séraphins, et, pour tous ces membres de la hiérarchie céleste, des sphères de purification à traverser : la région profonde, la région intermédiaire, la région supérieure. On croirait lire une page de saint Thomas ou de Roysbrock, si le rythme glorieux de ces strophes de lumière, qu’il faut désespérer de reproduire dans la transparence native de leurs eaux limpides, ne vous rappelait à tout instant la poésie au sein du mysticisme. Le souffle de Goethe nous rend visibles ces myriades d’intelligences éthérées qui peuplent l’infini, et le regard s’élève jusqu’au triangle mystérieux, le long d’une traînée radieuse où brillent et flamboient, rangées en ordre et par degrés, toutes les topazes, toutes les clartés, toutes les splendeurs de la couronne de Dieu ; imagination sublime, vraie théorie des anges, inspirée jadis à Philon par le symbole de l’Échelle de Jacob, et que Goethe emprunte à l’école d’Alexandrie. L’éther est rempli d’habitants ; qu’on ne puisse percevoir avec les sens ces êtres mystérieux, qui en doute ? Notre âme, elle aussi, est invisible. L’air est la source de toute vie : pourquoi donc ne serait-il pas habité ? Ainsi qu’une ville immense et peuplée, l’espace a ses myriades d’habitants ; les âmes, innombrables comme les étoiles, sont ses hôtes éternels. Parmi ces âmes, il y en a qui tombent et se laissent enfermer dans des corps périssables ; ce sont celles qui flottent dans le voisinage de la terre et que les séductions de la chair attirent. Après un certain temps révolu, elles se séparent de leur corps et remontent vers leur première patrie. Mais souvent le séjour qu’elles ont fait dans le monde a éveillé en elles les désirs impies et le goût des habitudes terrestres, de sorte qu’elles ne tardent pas à retomber. Les autres, au contraire, pénétrées du néant de l’existence, et n’ayant jamais vu dans leur corps qu’une prison et qu’un tombeau, le quittent sans regret, remontent d’un vol léger dans l’éther, et vivent éternellement sur les hauteurs bienheureuses. Au-dessus de ces âmes, il y en a d’autres, toujours plus pures, glorieuses, inspirées du souffle divin. Celles-là n’ont jamais ressenti la moindre ardeur pour les choses de la terre, aussi elles forment la milice du Tout-Puissant, et sont, pour ainsi parler, les oreilles du Grand Roi, car elles voient tout, entendent tout. Les philosophes les appellent démons, et l’Écriture, Archanges. Or, ce nom leur convient mieux, car elles portent les ordres du Père à ses Enfants, et transmettent au Père les prières de ceux-ci. Elles vont et viennent incessamment, et leur éternité s’écoule en des divagations continuelles. Non certes que Dieu ait besoin de messagers qui lui rapportent ce qui se fait dans ce monde ; mais parce que nous avons besoin d’intermédiaires et de verbes conciliateurs entre lui et nous, trop faibles que nous sommes pour contempler en face le maître de l’univers.
Les groupes séraphiques se transmettent la partie immortelle de Faust ; les Archanges, qui s’en étaient emparés d’abord, ne la trouvent pas assez pure pour leurs divines mains, et la livrent aux Anges Novices, qui, à leur tour, la passent aux Enfants de Minuit. Faust, pour arriver au ciel, traversa donc toutes les sphères de purification. Cependant le docteur Marianus annonce l’arrivée des Trois Saintes Femmes qui viennent intercéder pour le salut d’une sœur, et, dans l’effusion de l’amour qui le pénètre, tombe aux pieds de la Reine des Anges :
DOCTOR MARIANUS (dans la
cellule la plus élevée et la plus pure.)
D’ici la vue est profonde,
L’esprit flotte entre le monde
Et l’Éternel.
Mais dans la nuée en flammes,
J’aperçois de saintes femmes
Qui vont au ciel.
J’en vois une qui rayonne
Au milieu, sous sa couronne
D’astres en fleur.
C’est la Patronne divine,
La Reine, je le devine
À sa splendeur.
(Dans un ravissement extatique.)
Souveraine immaculée
De l’univers,
Sous la coupole étoilée
Des cieux ouverts,
Laisse-moi dans la lumière
Du ciel en feu,
Lire ton divin mystère,
Mère de Dieu !
MATER GLORIOSA (plane dans l’atmosphère.)
Les Trois Pénitentes, Madeleine, la Samaritaine, Marie Égyptienne, implorent la Mère du Christ pour Marguerite :
Toi qui jamais aux pécheresses
Ne refusas l’accès des cieux,
Qui, du repentir généreux,
Augmentes encor les richesses,
Sainte Patronne, accorde ici
À cette âme douce et ployée
Qui s’est une fois oubliée
Sans croire qu’elle avait failli ;
Accorde un pardon infini.
(Una Pœnitentium, autrefois nommée MARGUERITE, s’humiliant.)
Daigne, ô glorieuse !
Vers moi, bienheureuse,
Tourner ton front propice en ce beau jour !
Celui que j’aimai sur la terre,
Libre de toute peine amère,
Est de retour.
Encore un de ces harmonieux échos de la première partie de Faust. Vous qui vous souvenez de cette plainte si mélancolique et si douce que la jeune fille exhale comme un soupir après sa faute, de ces larmes de repentir qui tombent aux pieds de la Madone dans les roses d’une gerbe de fleurs, écoutez : c’est encore la même voix…. la même voix dans le ciel ! à mesure que l’esprit s’accoutume, il retrouve une à une, dans ce poème sans fond, toutes les idées du premier Faust, mais agrandies, développées ; et, qu’on ne s’y trompe pas, s’il se sent attiré vers elles par un irrésistible charme, au milieu de l’espèce de canonisation épique et lumineuse dont le poète les investit, c’est qu’il se souvient de les avoir vues autrefois se mouvoir dans la réalité de l’existence. Marguerite, par exemple, l’uni té de ce personnage, c’est l’amour, l’amour simple, confiant,...
| Erscheint lt. Verlag | 20.6.2022 |
|---|---|
| Sprache | französisch |
| Themenwelt | Kinder- / Jugendbuch ► Sachbücher ► Kunst / Musik |
| Sozialwissenschaften ► Pädagogik | |
| Schlagworte | âme Gretchen Valentin Berlioz démon diable mythe Werther • Goethe et Faust • Goethe Méphistophélès Gounod damnation Marguerite docteur Hélène pacte • mythe faustien • pacte avec le diable • pièce de théâtre Faust • Quête de connaissance • réflexion, émotions humaines, fatalisme • Roman, aventure, historique, littérature classique • romanesque, récit, fiction, classique livret |
| ISBN-10 | 2-322-46605-0 / 2322466050 |
| ISBN-13 | 978-2-322-46605-4 / 9782322466054 |
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