7 ans sur la route (eBook)
190 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-64443-8 (ISBN)
Né en 1947, Hervé le Bévillon partira à 20 ans, sans argent, sur la route comme des milliers d'autres et sillonnera l'Europe, l'Afrique et l'Inde pendant 7 ans. Aujourd'hui, il vit retiré, dans un village du Centre-Bretagne, dans la paix et la sérénité.
Sahara, nous voilà.
Quelques mois plus tard, après être repassé une ou deux semaines chez moi voir mes parents, qui maintenant comprennent mon point de vue – même si mon père doit se forcer un peu quand même – je décide d’aller en Afrique.
J’avais traîné un peu à Rennes, où je m’étais fait quelques copains. Il n’y avait pas de haschisch, alors on utilisait des produits en vente libre dans les pharmacies. Ce n’était pas particulièrement bon, mais, ça m’a permis de fait quatre dessins, "abstraits", puisque je n’ai aucun talent. J’avais été marqué par les étudiants des beaux-arts parisiens, qui faisaient des "craies3" sur les trottoirs. Je m’étais dit, que c’était un bon moyen de survivre. Je les ai gardés soigneusement, pendant longtemps. Ils étaient affreux, mais bon, c’était mieux que rien.
Partir pour l’Algérie n’a rien à voir avec partir pour Istanbul, mais j’ai envie de découvrir le monde, de quitter l’Europe. J’en ai marre des contrôles de flics, des beaufs qui nous traitent de tous les noms, parce qu’on a les cheveux longs4. J’ai envie de voir autre chose, d’autres gens, d’autres cultures. Dans mon passeport, j’ai un billet de 100 francs que ma mère m’a donné en douce avant mon départ.
Avec ça, j’ai juste de quoi prendre le bateau de Marseille à Skikda.
Le bateau est bondé d’Algériens qui rentrent au pays. Arrivé au port, dans le grand hall de débarquement, je vois une file d’attente de plusieurs centaines de passagers qui doivent déclarer l’argent qu’ils apportent à leurs familles. Je suis bien embêté car je n’ai pas un centime et je n’ai aucune envie de faire la queue.
Un peu à l’écart, un gros flic souriant, en uniforme, le fusil à l’épaule, surveille le bon déroulement des formalités avec une certaine bienveillance. Je vais le voir et lui explique que je n’ai pas d’argent. Sympa, il me fait passer la douane sans faire de déclaration.
J’en suis ébahi. Les flics français pourraient prendre des leçons. Et puis, je me retrouve dehors. Il fait un temps magnifique, bien qu’on soit en hiver. Il neigeait à Marseille avant que je parte.
Je prends la direction de Constantine et lève le pouce. Aussitôt trois voitures s’arrêtent. Je n’avais jamais vu ça ! Ne voulant vexer personne, j’hé-site un peu, mais finalement, je prends la première qui s’est arrêtée.
A Constantine, je décide d’exposer mes dessins sur une place assez importante. Une foule de jeunes s’assemble et je discute avec eux. Ils me donnent ce qu’ils peuvent pendant que je finis d’écrire un magnifique " aidez-moi à continuer mon voyage " tout en couleurs. Il n’y a que ça qui est à peu près beau dans ce que j’expose. Mais, je n’ai pas le temps de finir, deux flics débarquent et me disent de ramasser mes affaires et de dégager. Ce que je fais sans émotion particulière. Ce n’est pas la première fois qu’on me vire.
Je n’ai pas le temps d’aller loin car les jeunes se bousculent presque pour m’inviter chez eux. Ils m’expliquent que c’est un devoir pour les musulmans d’aider les voyageurs. Je passe plusieurs jours à aller d’une famille à une autre. Je vois tout le monde, les cousins, les oncles, les grands-parents… Partout l’accueil est génial. Je déplore quand même, intérieurement bien sûr, de ne voir pratiquement que des hommes. Les femmes sont un peu trop discrètes.
Je découvre aussi la signification du rot. Mon père qui a passé huit ans au Maroc dans la " coloniale " m’avait dit que c’était poli de roter après un bon repas. En fait, ça signifie : " j’ai assez mangé, grâce à Dieu. " Donc, les familles qui m’accueillent me donnent à manger jusqu’à ce que je rote naturellement. Je finis par comprendre, au bord de l’indigestion. J’aurais dû le simuler !
Une chose m’intéresse beaucoup c’est leur perception de la guerre d’Algérie. Ils m’en parlent sans problème et je constate qu’ils n’en veulent pas aux " roumis5 ", malgré ce que nous leur avons fait subir. Il n’y a aucune rancœur. Ils sont surtout intéressés par la France. Leur rêve c’est d’aller y vivre. Ceux qui reviennent aux pays avec la fameuse 404 blanche sont considérés comme des héros. Ils ne font aucune allusion au racisme bien réel qui existe à l’époque.
Constantine
Quand je quitte Constantine, je reprends le stop, et boum, encore deux voitures qui freinent brutalement. C’est le pays idéal pour un auto-stoppeur !
A Alger, devant la poste centrale, je fais la connaissance d’un Allemand très sympa. Il s’appelle Rudy. Il parle assez bien français. Il est comme moi, c’est-à-dire : complètement fauché. Il a une guitare. Il est parti sur la route sans trop savoir pourquoi. Il se laisse porter par les événements. Nous passons quelques jours à faire des " craies " pas très loin de la grande Poste. Ça marche très bien. Même les mendiants, dont un aveugle, tiennent à nous donner quelque chose. Nous refusons, bien sûr, mais ils insistent lourdement. Nous finissons par accepter, pour ne pas les vexer.
Pour se loger, nous n’avons que l’embarras du choix. Tous les jeunes, des étudiants, en général, nous invitent. L’hospitalité n’est pas une légende en Algérie. Ça doit leur faire tout drôle quand ils viennent en France.
Un jour un organisateur de spectacle demande à Rudy de chanter deux ou trois chansons en première partie d’un artiste local. C’est un malin, car ses chansons n’intéressent personne, alors il fait une première partie avec de la musique traditionnelle qui lui remplit la salle. Il ménage à Rudy un petit moment juste après. À l’entracte, avant que l’artiste local fasse sa prestation, la salle se vide de plus de la moitié.
Rudy est tenté par la traversée du Sahara. Ça me convient très bien et nous quittons Alger et nos amis pour l’aventure. Il a un peu d’herbe sur lui. On prend la direction de Ghardaïa. Toujours en stop. Notre plan est super-simple. On traverse tout le désert jusqu’à Tamanrasset et on va jusqu’à Agadez au Niger. Après, on verra bien.
Ghardaïa
Nous traversons des paysages dont on n’a pas idée de la beauté. Les images qu’on en avait, venaient de la télévision, étaient rares et en noir et blanc. Nous ne sommes pas dans les dunes de sable, mais dans le désert de pierres et de terre jaunes. Nous nous s’arrêtons dans quelques palmeraies et oasis. C’est très agréable ! Parce que le soleil cogne dur, je deviens un adepte du turban, chèche, ou chechia en arabe.
Le dépaysement est total. Les chauffeurs de camions qui nous transportent, gratuitement je précise, sont extrêmement sympas. Ce qui ne les empêche pas de se demander pourquoi on va dans le désert, sans aucun équipement, alors qu’on pourrait vivre tranquillement en Europe, qu’ils ont un peu tendance à confondre avec le paradis. La route nous conduit à la dernière ville : Tamanrasset. La route goudronnée s’arrête là. C’est de là que s’organisent les convois vers le Niger. Il est formellement interdit d’aller avec un seul véhicule à travers le désert. Les gens du coin nous racontent des quantités d’histoires tragiques d’occidentaux, partis à l’aventure sans prévenir la police algérienne, retrouvés morts de soif près de leurs voitures en panne.
Tamanrasset
Il fait très chaud. On se dit, qu’on a sans doute oublié un détail. Une gourde d’eau ! Trois fois rien. Un flic sympa, avec qui on discute, nous en offre une d’un litre. Merci la police, je ne suis pas habitué.
Un peu plus tard, il nous apprend qu’un convoi se forme avec des occidentaux et qu’ils emmènent tous ceux qui le leur demandent. Chouette !
Celui qui organise la traversée est un Grec. Il nous confirme qu’il veut bien de nous. Aucun problème. Il a un convoi conséquent : trois gros camions semi-remorques avec une deuxième remorque à la suite, un bus, genre cantonal, et un petit camion-benne qui à l’air d’être fait pour le désert. Chaque camion, sauf le petit, est chargé de Mercedes usagées destinées à être vendues au Niger. Le bus est destiné au Nigeria...
| Erscheint lt. Verlag | 21.3.2025 |
|---|---|
| Sprache | französisch |
| Themenwelt | Reisen ► Bildbände |
| Schlagworte | Aventures en Afrique • Expérience intérieure • Exploration spirituelle • Liberté • quête de soi • Sadhu • Soma • spiritualité indienne • voyage initiatique |
| ISBN-10 | 2-322-64443-9 / 2322644439 |
| ISBN-13 | 978-2-322-64443-8 / 9782322644438 |
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