Paul Valéry: Dichtung und Prosa (eBook)
700 Seiten
Suhrkamp Verlag
978-3-518-77143-3 (ISBN)
Band 1 der Gesamtausgabe widmet sich Valérys kompletter Lyrik und Prosa sowie begleitenden Schriften zur Dichtkunst, zum Übersetzungsprozess und zum Entstehungskontext der Gedichte.
In seiner Lyrik umkreist Valéry die geistige Beschaffenheit des Menschen. Momente absoluter Erkenntnis sind ebenso Sujet wie gestörte Wahrnehmungsprozesse. Antike Mythen und Symbolik stehen im Wechselspiel mit der Vorstellungskraft des imaginierenden Subjekts.
Mit seinem berühmten Anfangssatz »Dummheit ist nicht meine Stärke« leitet Monsieur Teste mustergültig in Valérys Prosa über. Für Teste ist jede menschliche Gefühlsregung Dummheit. Sein Streben nach Rationalität und Präzision verweist auf ein zentrales Motiv sowohl des Werks von Paul Valéry als auch der beginnenden Moderne. Der vorliegende Band enthält außerdem gesammelte kurze Prosatexte und die Aphorismen Augenblicke und Gebrochene Geschichten.
<p>Paul Valéry wird 1871 im südfranzösischen Sète als Sohn von Barthélémy Valéry, einem Beamten bei der französischen Zollverwaltung, und der Italienerin Fanny Grassi geboren. Bereits als Schüler tritt Valéry mit Dichtungen hervor und setzt diese während des Jurastudiums in Montpellier fort. Die sogenannte <em>Nacht von Genua</em> (1892) führt jedoch zunächst zu der Entscheidung, sich vom praktischen Dichten ab- und der bedingungslosen Selbstanalyse des Geistes und Bewußtseins zuzuwenden. 1894 beginnt Paul Valéry seine <em>Cahiers</em> zu schreiben: längere und kürzere Gedanken zu allen Bereichen des intellektuellen Lebens und der Wissenschaften. Bekannt wird er schon früh durch seinen Essay <em>Einführung in die Methode des Leonardo da Vinci</em>, 1894, und durch das Prosawerk <em>Der Abend mit Monsieur Teste</em>, 1895. Ein verändertes Umfeld in Paris führt zur Eheschließung mit Jeannie Gobillard, zu einer bürgerlichen Lebensweise, zum Besuch literarischer und intellektueller Salons. Nach großen dichterischen Erfolgen mit <em>La jeune Parque</em> 1917 (ins Deutsche übertragen durch Paul Celan) und der Sammlung <em>Charmes</em> 1922 (durch Rilke), was Valéry Anfang der zwanziger Jahre laut Umfrage zum größten lebenden Dichter Frankreichs avancieren läßt, folgen große kulturpolitische und dichtungspoetische Essays und zwei Jahrzehnte Vortragsreisen durch ganz Europa. Seit 1926 ist Paul Valéry Mitglied der Académie française, 1931 wird ihm die Ehrendoktorwürde der Universität Oxford verliehen, 1933 wird er Administrator des neugegründeten Centre Universitaire méditerranéen in Nizza, 1937 Inhaber eines eigens für ihn eingerichteten Lehrstuhls für Poetik am Collège de France. Nach Paul Valérys Tod am 20. Juli 1945 ordnet de Gaulle ein Staatsbegräbnis an.</p> <p></p>
À ANDRÉ GIDE
Depuis bien des années
j'avais laissé l'art des vers:
essayant de m'y astreindre encore,
j'ai fait cet exercice que je te dédie. – 1917
Le Ciel a-t-il formé cet amas de merveilles
Pour la demeure d’un serpent?
PIERRE CORNEILLE
Qui pleure là, sinon le vent simple, à cette heure
Seule, avec diamants extrêmes? ... Mais qui pleure,
Si proche de moi-même au moment de pleurer?
Cette main, sur mes traits qu’elle rêve effleurer,
Distraitement docile à quelque fin profonde,
Attend de ma faiblesse une larme qui fonde,
Et que de mes destins lentement divisé,
Le plus pur en silence éclaire un cœur brisé.
La houle me murmure une ombre de reproche,
Ou retire ici-bas, dans ses gorges de roche,
Comme chose déçue et bue amèrement,
Une rumeur de plainte et de resserrement ...
Que fais-tu, hérissée, et cette main glacée,
Et quel frémissement d’une feuille effacée
Persiste parmi vous, îles de mon sein nu? ...
Je scintille, liée à ce ciel inconnu ...
L’immense grappe brille à ma soif de désastres.
Tout-puissants étrangers, inévitables astres
Qui daignez faire luire au lointain temporel
Je ne sais quoi de pur et de surnaturel;
Vous qui dans les mortels plongez jusques aux larmes
Ces souverains éclats, ces invincibles armes,
Et les élancements de votre éternité,
Je suis seule avec vous, tremblante, ayant quitté
Ma couche; et sur l’écueil mordu par la merveille,
J’interroge mon cœur quelle douleur l’éveille,
Quel crime par moi-même ou sur moi consommé? ...
... Ou si le mal me suit d’un songe refermé,
Quand (au velours du souffle envolé l’or des lampes)
J’ai de mes bras épais environné mes tempes,
Et longtemps de mon âme attendu les éclairs?
Toute? Mais toute à moi, maîtresse de mes chairs,
Durcissant d’un frisson leur étrange étendue,
Et dans mes doux liens, à mon sang suspendue,
Je me voyais me voir, sinueuse, et dorais
De regards en regards, mes profondes forêts.
J’y suivais un serpent qui venait de me mordre.
Quel repli de désirs, sa traîne! ... Quel désordre
De trésors s’arrachant à mon avidité,
Et quelle sombre soif de la limpidité!
Ô ruse! ... À la lueur de la douleur laissée
Je me sentis connue encor plus que blessée ...
Au plus traître de l’âme, une pointe me naît;
Le poison, mon poison, m’éclaire et se connaît:
Il colore une vierge à soi-même enlacée,
Jalouse ... Mais de qui, jalouse et menacée?
Et quel silence parle à mon seul possesseur?
Dieux! Dans ma lourde plaie une secrète sœur
Brûle, qui se préfère à l’extrême attentive.
«Va! je n’ai plus besoin de ta race naïve,
Cher Serpent ... Je m’enlace, être vertigineux!
Cesse de me prêter ce mélange de nœuds
Ni ta fidélité qui me fuit et devine ...
Mon âme y peut suffire, ornement de ruine!
Elle sait, sur mon ombre égarant ses tourments,
De mon sein, dans les nuits, mordre les rocs charmants;
Elle y suce longtemps le lait des rêveries ...
Laisse donc défaillir ce bras de pierreries
Qui menace d’amour mon sort spirituel ...
Tu ne peux rien sur moi qui ne soit moins cruel,
Moins désirable ... Apaise alors, calme ces ondes,
Rappelle ces remous, ces promesses immondes ...
Ma surprise s’abrège, et mes yeux sont ouverts.
Je n’attendais pas moins de mes riches déserts
Qu’un tel enfantement de fureur et de tresse:
Leurs fonds passionnés brillent de sécheresse
Si loin que je m’avance et m’altère pour voir
De mes enfers pensifs les confins sans espoir ...
Je sais ... Ma lassitude est parfois un théâtre.
L’esprit n’est pas si pur que jamais idolâtre
Sa fougue solitaire aux élans de flambeau
Ne fasse fuir les murs de son morne tombeau.
Tout peut naître ici-bas d’une attente infinie.
L’ombre même le cède à certaine agonie,
L’âme avare s’entr’ouvre, et du monstre s’émeut
Qui se tord sur le pas d’une porte de feu ...
Mais, pour capricieux et prompt que tu paraisses,
Reptile, ô vifs détours tout courus de caresses,
Si proche impatience et si lourde langueur,
Qu’es-tu, près de ma nuit d’éternelle longueur?
Tu regardais dormir ma belle négligence ...
Mais avec mes périls, je suis d’intelligence,
Plus versatile, ô Thyrse, et plus perfide qu’eux.
Fuis-moi! du noir retour reprends le fil visqueux!
Va chercher des yeux clos pour tes danses massives.
Coule vers d’autres lits tes robes successives,
Couve sur d’autres cœurs les germes de leur mal,
Et que dans les anneaux de ton rêve animal
Halète jusqu’au jour l’innocence anxieuse! ...
Moi, je veille. Je sors, pâle et prodigieuse,
Toute humide des pleurs que je n’ai point versés,
D’une absence aux contours de mortelle bercés
Par soi seule ... Et brisant une tombe sereine,
Je m’accoude inquiète et pourtant souveraine,
Tant de mes visions parmi la nuit et l’œil,
Les moindres mouvements consultent mon orgueil.»
Mais Je tremblais de perdre une douleur divine!
Je baisais sur ma main cette morsure fine,
Et je ne savais plus de mon antique corps
Insensible, qu’un feu qui brûlait sur mes bords:
Adieu, pensai-je, MOI, mortelle sœur, mensonge ...
Harmonieuse MOI, différente d’un songe,
Femme flexible et ferme aux silences suivis
D’actes purs! ... Front limpide, et par ondes ravis,
Si loin que le vent vague et velu les achève,
Longs brins légers qu’au large un vol mêle et soulève,
Dites! ... J’étais l’égale et l’épouse du jour,
Seul support souriant que je formais d’amour
À la toute-puissante altitude adorée ...
Quel éclat sur mes cils aveuglément dorée,
Ô paupières qu’opprime une nuit de trésor,
Je priais à tâtons dans vos ténèbres d’or!
Poreuse à l’éternel qui me semblait m’enclore,
Je m’offrais dans mon fruit de velours qu’il dévore;
Rien ne me murmurait qu’un désir de mourir
Dans cette blonde pulpe au soleil pût mûrir:
Mon amère saveur ne m’était point venue.
Je ne sacrifiais que mon épaule nue
A la lumière; et sur cette gorge de miel,
Dont la tendre naissance accomplissait le ciel,
Se venait assoupir la figure du monde.
Puis dans le dieu brillant, captive vagabonde,
Je m’ébranlais brûlante et foulais le sol plein,
Liant et déliant mes ombres sous le lin.
Heureuse! À la hauteur de tant de gerbes belles,
Qui laissait à ma robe obéir les ombelles,
Dans les abaissements de leur frêle fierté;
Et si, contre le fil de cette liberté,
Si la robe s’arrache à la rebelle ronce,
L’arc de mon brusque corps s’accuse et me prononce,
Nu sous le voile enflé de vivantes couleurs
Que dispute ma race aux longs liens de fleurs!
Je regrette à demi cette vaine puissance ...
Une avec le désir, je fus l’obéissance
Imminente, attachée à ces genoux polis;
De mouvements si prompts mes vœux étaient remplis
Que je sentais ma cause à peine plus agile!
Vers mes sens lumineux nageait ma blonde argile,
Et dans l’ardente paix des songes naturels,
Tous ces pas infinis me semblaient éternels.
Si ce n’est, ô Splendeur, qu’à mes pieds l’ennemie,
Mon ombre! la mobile et la souple momie,
De mon absence peinte effleurait sans effort
La terre où je fuyais cette légère mort.
Entre la rose et moi, je la vois qui s’abrite;
Sur la poudre qui danse, elle glisse et n’irrite
Nul feuillage, mais passe, et se brise partout ...
Glisse! Barque funèbre ...
Et moi vive, debout,
Dure, et de mon néant secrètement armée,
Mais, comme par l’amour une joue enflammée,
Et la narine jointe au...
| Erscheint lt. Verlag | 2.4.2023 |
|---|---|
| Übersetzer | Peter Schwanz, Paul Celan, Rainer Maria Rilke, Eberhard Orthband, Eliane Blüher, Jürgen Schmidt-Radefeldt, Friedhelm Kemp, Max Rychner, Achim Russer, Gustaf Roßler, Carlo Schmidt, Eva Rechel-Mertens, Karl August Horst |
| Sprache | deutsch |
| Original-Titel | Oeuvres I |
| Themenwelt | Literatur ► Klassiker / Moderne Klassiker |
| Literatur ► Romane / Erzählungen | |
| Schlagworte | 20. Jahrhundert • André Gide • Dichtung • Frankreich • Französisch • Georg-Büchner-Preis 1960 • Île-de-France • Literaturpreis der Freien Hansestadt Bremen 1958 • Literaturpreis des Kulturkreises im Bundesverband der Deutschen Industrie 1956 • Lyrik • Oeuvres I deutsch • Paris • Paris (City) • Paris (Region) • Paul Celan • Philosophie • Poesie • Rainer Maria Rilke • ST 5214 • ST5214 • Stéphane Mallarmé • suhrkamp taschenbuch 5214 • Westeuropa |
| ISBN-10 | 3-518-77143-4 / 3518771434 |
| ISBN-13 | 978-3-518-77143-3 / 9783518771433 |
| Informationen gemäß Produktsicherheitsverordnung (GPSR) | |
| Haben Sie eine Frage zum Produkt? |
DRM: Digitales Wasserzeichen
Dieses eBook enthält ein digitales Wasserzeichen und ist damit für Sie personalisiert. Bei einer missbräuchlichen Weitergabe des eBooks an Dritte ist eine Rückverfolgung an die Quelle möglich.
Dateiformat: EPUB (Electronic Publication)
EPUB ist ein offener Standard für eBooks und eignet sich besonders zur Darstellung von Belletristik und Sachbüchern. Der Fließtext wird dynamisch an die Display- und Schriftgröße angepasst. Auch für mobile Lesegeräte ist EPUB daher gut geeignet.
Systemvoraussetzungen:
PC/Mac: Mit einem PC oder Mac können Sie dieses eBook lesen. Sie benötigen dafür die kostenlose Software Adobe Digital Editions.
eReader: Dieses eBook kann mit (fast) allen eBook-Readern gelesen werden. Mit dem amazon-Kindle ist es aber nicht kompatibel.
Smartphone/Tablet: Egal ob Apple oder Android, dieses eBook können Sie lesen. Sie benötigen dafür eine kostenlose App.
Geräteliste und zusätzliche Hinweise
Buying eBooks from abroad
For tax law reasons we can sell eBooks just within Germany and Switzerland. Regrettably we cannot fulfill eBook-orders from other countries.
aus dem Bereich