Questions-Réponses à mon Thérapeute EMDR (eBook)
124 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-53348-0 (ISBN)
Aurélie Lesquoy-Simonin est psychologue clinicienne libérale, psychothérapeute ARS, praticienne EMDR enfants, adolescents et adultes, superviseure accréditée EMDR Europe, membre des commissions de l'association EMDR France. Elle est formée à la prise en charge des familles, à des approches thérapeutiques de pleine conscience dont le programme MBSR, à la Somatic Experiencing et au NARM (Modèle Neuro Affectif Relationnel). Elle est co-créatrice du protocole EMDR de groupe G-PEPSS au service des soignants.
PARTIE I
REPERES NEUROBIOLOGIQUES, LIEN AVEC
LE MODELE DU PROCESSUS DE
TRAITEMENT ADAPTATIF DE
L’INFORMATION
ET LE PROTOCOLE STANDARD EN EMDR
« Tout comme la beauté d’une chose dépend du regard que l’on porte sur elle, le dysfonctionnement clinique varie selon l’optique adoptée. »
Shapiro (2011)
I/ Repères sur le développement du cerveau, le stockage de l’information et liens avec le protocole standard EMDR
Le cerveau humain se développe et se modifie continuellement. Il est responsable de l'acquisition et du traitement des informations, du contrôle du comportement, des émotions, de la coordination des mouvements, de la mémoire et de la pensée. Le développement du cerveau commence à la conception et se poursuit tout au long de la vie. Il est influencé par des facteurs biologiques et environnementaux, et il est en constante évolution pour s'adapter aux nouvelles informations et expériences. Au fil du temps, le cerveau se modifie et apprend pour adapter ses fonctions et ses capacités. Lors de la thérapie EMDR, ce sont ces apprentissages en lien avec le problème du patient que nous recherchons, pour évaluer leur fonction adaptative ou non adaptative pour le patient dans le présent, et pouvoir l’aider à les transformer, en partant des représentations qu’il s’en fait dans l’ici et maintenant.
Dans un souci de simplication pour rendre le développement neurobiologique compréhensible, nous allons décrire ses étapes en partant du rôle de chacun des 3 cerveaux à savoir le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le cerveau cognitif (Mac Lean, 1985). Toutefois, nous rappelons ici que les connaissances neuropsychologiques actuelles s’affinent et tendent vers une vision plutôt dynamique et associationniste reposant sur un fonctionnement cérébral en réseau largement distribué grâce une connectivité fonctionnelle et structurelle (Giffard, 2020). En effet, les réponses aux situations de stress, dont celles à caractère traumatique, ne dépendent pas d’une seule région mais en impliquent plusieurs, de mieux en mieux connues aujourd’hui.
Le cerveau se construit par strates, de bas en haut, déjà in utéro. Le développement cérébral débute entre la 10ème et la 20ème semaine de grossesse, avec la neurogènèse, correspondant à l’augmentation du nombre de neurones. Les neurones migreront vers leur localisation finale jusqu’à la 24ème semaine de grossesse. Ils permettent la transmission des informations sous forme d’un influx nerveux, qui va sauter de gaine en gaine, tout au long de l’axone jusqu’à son extrémité, où des boutons synaptiques vont libérer des neurotransmetteurs, pour transmettre l’information au neurone suivant. Puis, la synaptogénèse augmente à partir de la 20ème semaine in utero. Les connexions entre les neurones s’opèrent dans le cerveau, les premiers réseaux de neurones apparaissent. La myéline s’installe autour des nerfs et autour des cellules du cerveau pour conduire les influx nerveux ; de l’information est échangée entre le système nerveux central (SNC) et système nerveux périphérique (SNP).
Les zones des 5 sens dans le cerveau se mettent en place. Le foetus commence à traiter les informations sensorielles qu’il reçoit et les mémorise. Un monde s’ouvre à lui, l’apprentissage se met en route.
Il mémorise son expérience prénatale et les stimulis extérieurs. Ce qui signifie donc que des informations somato-sensorielles sont déjà enregistrées au cours de son développement foetal. Des études montrent que des stress importants et répétés durant la période foetale, ou l’enfance, peuvent provoquer des modifications épigénétiques, qui déréguleront notre réponse aux évènements adverses (Szyf, 2009), c’est-à-dire notre façon future de réagir face à des évènements stressants, prémices des réponses physiologiques automatiques au stress et donc de patterns neurobiologiques créés par les connexions qui vont creuser une autoroute préférentielle de l’information avec les mêmes réponses systématiques.
Et inversement, un environnement soutenant et stimulant, « riche d’enseignements induit des modifications épigénétiques, qui activent le potentiel d’apprentissage » (Bagot et al., 2009 ; Curley et al., 2009).
C’est avec ce cerveau reptilien, opérationnel à la naissance, que vient au monde le bébé, comme nous le rappelle Van der Kolk (2018).
Ce cerveau est composé du tronc cérébral et du cervelet. Il se situe dans le tronc cérébral juste en dessous du point d’entrée de la moelle épinière. Le tronc cérébral permet la régulation des fonctions de respiration, température, rythme cardiaque, et la satisfaction des besoins primaires. Il fait aussi partie du réseau de la vigilance qui nous permet d’être attentif à notre environnnement interne et externe à des degrés divers comme l’éveil, l’alerte... C’est important de le comprendre car ce réseau de la vigilance va être affecté dans les situations de stress intenses et peut se manifester par les symptômes d’hypervigilance comme les réactions de sursaut, l’état d’alerte en l’absence de situations dangereuses… Le cervelet est impliqué dans le contrôle de la motricité, sollicitée par la mémoire procédurale, qui est une mémoire à long terme, implicite, non déclarative, qu’on utilise dans l’acquisition de nos savoirs faire (faire du vélo, par exemple) sans y penser. Il intervient aussi dans la régulation émotionnelle. Pour Janet (1989), le traumatisme est inscrit dans cette mémoire « à savoir dans des actes et réactions, sensations et atttitudes automatiques […] le traumatisme est rejoué et répété sous forme de sensations viscérales (anxiété et panique), de mouvements corporels ou d’images visuelles (cauchemars, flaschbacks) ».
Ce cerveau est chargé de tout ce que peuvent faire les nouveaux-nés : respirer, boire, manger, dormir, se réveiller, sentir la température, la douleur, la faim, l’humidité et éliminer les toxines par les selles et les urines (Van der Kolk, 2018). Avec l’hypothalamus, il contrôle le fonctionnement du corps : coeur, poumon, système endocrinien et immunitaire pour en assurer l’homéostasie. Il est extrêmement réactif à la menace et très résistant aux changements. S’il se passe donc des événements stressants à la période du développement intra-utérin, ils pourront avoir un impact sur le système immunitaire et endocrinien.
Il est aussi la mémoire implicite phylogénétique de l’espèce. C’est l’instinct de survie hérité de nos ancêtres pour nous maintenir en vie, comme si nous étions encore en danger de mort face à des prédateurs. Il est le siège des comportements de défense face à la perception d’un danger par l’amygdale, qui est son centre émotionnel. Il permet l’adapation au monde extérieur et la satisfaction des pulsions mais avec des possibilités de discrimination sensorielle et d’ajustement du comportement très médicores (Eustache, 2018). Il réagit donc toujours de la même manière à un même stimulus et de manière très rapide, c’est-à-dire par la fuite, la lutte et le figement.
Juste au-dessus de ce cerveau, à la face interne des hémisphères cérébraux, dans la zone médiane profonde appelée le lobe temporal interne, se loge le système limbique ou cerveau émotionnel. Il est composé principalement du thalamus, notre gare de triage des informations, de l’hippocampe, impliqué dans l’apprentissage et le stockage à long terme de nos expériences, et de l’amygdale, impliquée dans les comportements sociaux et les émotions. Ce système limbique s’impose comme le « territoire cérébral privilégié et indispensable du contrôle des émotions » en lien avec diverses régions du cortex cérébral (Hot et Sequeira, 2017). Le complexe amygdalien qui est son système d’alarme, en est son pivot grâce à des connexions qui reposent sur des cirucits largement distribués et interconnectés. C’est ainsi que le « traitement de l’information affective implique un large réseau composé de structures corticales et sous-corticales telles que l'amygdale, le cortex cingulaire, l'hypothalamus, le tronc cérébral et...
| Erscheint lt. Verlag | 2.12.2024 |
|---|---|
| Sprache | französisch |
| Themenwelt | Geisteswissenschaften ► Psychologie ► Allgemeine Psychologie |
| ISBN-10 | 2-322-53348-3 / 2322533483 |
| ISBN-13 | 978-2-322-53348-0 / 9782322533480 |
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Größe: 414 KB
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