La Jérusalem délivrée (eBook)
528 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-51466-3 (ISBN)
Alphonse de Lamartine est un poète, écrivain et homme politique français, figure majeure du romantisme. Né à Mâcon, Lamartine se distingue par ses talents littéraires dès son jeune âge. Il publie son premier recueil de poésie, "Méditations poétiques", en 1820, qui connaît un succès immédiat et le consacre comme l'un des grands poètes de son temps. Lamartine est également un homme engagé politiquement. Il joue un rôle clé dans la Révolution de 1848 et la formation de la Deuxième République française. Bien que ses aspirations politiques rencontrent des succès mitigés, son impact sur la littérature et la culture françaises reste indéniable. Dans "La Jérusalem délivrée", Lamartine rend hommage à Torquato Tasso tout en y apportant sa sensibilité romantique, enrichissant le texte original par son style poétique et sa profondeur émotionnelle.
NOTICE SUR LE TASSE,
1544-1595.
Torquato Tasso, que nous nommons ordinairement le Tasse, naquit le Il mars1544, à Sorrento, dans le royaume de Naples, de Bernardo Tasso et de Porcia de Rossi. Sa famille était ancienne et illustre; son père, un des meilleurs poètes de l’Italie, eut avec Boyardo et l’Arioste la gloire défaire triompher la langue nationale, créée par le Dante et Pétrarque, des préjugés que la cour de Rome et la superstition des savants se plaisaient à entretenir en faveur du latin. Bernardo a composé une foule de pastorales et de poésies légères; mais son poème d’ Amadiji, imité du roman espagnol d’Ama dis des Gaules, lui assure un titre sérieux au souvenir de la postérité. Le jeune Torquato commença, dès le berceau, à bégayer les vers de son père, et à former son oreille à l’harmonie poétique. Les premiers développements de son esprit furent extraordinaires, et les historiens de sa vie se plaisent à nous en raconter des prodiges. A peine âgé d’un an il prononçait exactement sa langue, et répondait avec bon sens aux questions qu’on lui adressait; il n’y avait dans ses discours rien d’enfantin que le son de sa voix, et il donnait déjà des marques de la force de caractère qu’il a montrée depuis dans ses malheurs. A neuf ans il savait le grec et le latin, il écrivait en prose et en vers; et l’on cite une pièce de vers fort touchante qu’il adressa à sa mère lorsqu’il la laissa à Naples, pour suivre son père. L’infortune commença de bonne heure pour lui. Bernardo, qui s’était attaché à San Severino, prince de Salerne, avait été obligé de s’expatrier. Il eut ses biens confisqués comme rebelle; et les frères de sa femme, profitant de sa disgrâce, refusèrent de lui payer la dot de leur soeur, qui mourut de chagrin. Elle laissait à son mari deux enfants, Cornelia et Torquato. La misère le poursuivit en France, où il s’était retiré, et il fut obligé de revenir en Italie. Il revit à Rome le jeune Torquato, et le trouva familiarisé avec les philosophes et les poètes de l’antiquité. Alors il l’envoya à Padoue pour y étudier le droit. Torquato y forma avec le jeune Scipion de Gonzague une liaison qui dura jusqu’à la mort. Après cinq années d’études sérieuses, il soutint avec éclat des thèses sur la théologie, la philosophie et la jurisprudence, et reçut le bonnet de docteur dans ces différentes facultés.
Son amour pour la poésie s’était déjà révélé; et il composait, à l’âge de dix-sept ans, Rinaldo, qu’il publiait à Venise (1562) sous les auspices du cardinal d’Esté. Le succès de cet ouvrage ne fit qu’accroître les alarmes de Bernardo Tasso sur l’avenir de son fils: il avait dû aux lettres une partie des chagrins et des misères de sa vie, et il voulut, mais en vain, que Torquato suivît une carrière plus sévère et plus heureuse.
Il y avait à Padoue une académie qui avait pris le nom d’Etherei. Scipion de Gonzague y fit recevoir le jeune poète, qui prit le nom de Pentito (repentant): pour exprimer peut-être son regret d’avoir dérobé aux lettres les années qu’il avait consacrées à la jurisprudence.
C’était alors l’époque des romans de chevalerie, des contes de sorciers et de magiciens, des nouvelles galantes et licencieuses. Boyardo venait de publier X Orlando inamorato, dont le succès fut bientôt effacé par celui de l’Orlando furioso. Les vers de l’Arioste excitèrent dans toute l’Italie une sorte d’ivresse. Bientôt, retenus, répétés, chantés dans les campagnes comme dans les villes, ces vers ne purent garantir le poème de reproches fondés sur le désordre, sur la bizarrerie des incidents, les combats sans objet, les aventures sans vraisemblance et souvent sans décence. Le Tasse, en écrivant son Rinaldo, sacrifia au goût général; mais ce qui prouve la supériorité de son esprit et la maturité de sa raison, c’est que les éloges qu’il avait reçus de toutes parts ne purent l’aveugler sur les défauts de cet heureux essai. Il conçut le plan d’un nouvel ouvrage et jugea qu’il fallait attacher l’action épique à un événement important de l’histoire, si on voulait lui donner une véritable grandeur et un intérêt solide. Il crut trouver dans la conquête de la Terre-Sainte par Godefroi de Bouillon un sujet tout palpitant et qui offrait les éléments les plus propres à échauffer et à étonner les esprits préoccupés des luttes dont l’Orient était alors le théâtre et des entreprises de Soliman contre les descendants des anciens Croisés. Mais, au moment où il abordait un sujet si noble et si splendide, il dut s’arracher aux loisirs de la vie studieuse pour se jeter au milieu du tumulte d’une cour également renommée par le luxe de ses fêtes, par le mérite de ses poètes et de ses savants.
Le cardinal Louis d’Este, frere d Alfonse, duc de Ferrare, le reçut au milieu de ses gentilshommes; et les deux princesses Lucrèce et Léonore d’Este, à qui leur mère, Renée de France, fille de Louis XII, avait inspiré l’amour des sciences et des lettres, accueillirent avec faveur l’auteur de Rinaldo.
Peu de temps après, le cardinal fit un voyage en France. Il mena avec lui le Tasse, qui y avait été précédé par sa réputation. Charles IX, dont le nom a été flétri par l’horrible massacre de la Saint-Barthélemy, aimait et protégeait les lettres. Versé dans la littérature italienne, il avait goûté le poème de Rinaldo , et connaissait quelques fragments de la Jérusalem. Ce poème, où les Français jouent un rôle si important, ne pouvait manquer de plaire à Charles IX. Le roi aimait a causer avec le Tasse, et lui accordait des grâces qu’il refaisait à toutes les autres sollicitations; mais il paraît que la faveur dont il jouissait se bornait à de simples démonstrations d’estime: car, la franchise de ses discours sur les affaires politiques de religion ayant déplu au cardinal-ambassadeur, il fut privé de son traitement, et réduit à un tel dénument qu’il emprunta un écu. Il dut alors retourner en Italie; et il ne paraît pas avoir rapporté de la France une idée bien avantageuse. Dans ses lettres, il critique les moeurs, les habitations, les monuments et jusqu’aux produits de notre sol; mais il ajoute que Venise était peut-être la seule ville d’Italie qui fut digne d’être comparée à Paris. Il admire Ronsard; et un tel témoignage relève aux yeux de la postérité ce poète, qui, adulé de son vivant, retomba après sa mort dans un injuste oubli.
De retour à Ferrare (1571), il y fut reçu par le duc avec la même bienveillance. Il s’occupa à finir sa Jérusalem sans renoncer pour cela a d’autres ouvrages en prose et en vers, moins considérables et moins difficiles. Alors parut l’Aminta, poème charmant qu’imitèrent Guarini et Bonarelli.
La manière dont il avait peint l’amour dans son Aminia, des pièces de vers dans lesquelles il exprimait des sentiments tendres pour une beauté qu’il n’osait pas faire connaître, enfin un sonnet où il donne le nom d’Eléonore à l’objet de sa flamme, firent soupçonner qu’une intrigue secrète existait entre lui et Léonore d’Esté alors âgée de trente-trois ans. La plupart des historiens du Tasse n’élèvent aucun doute sur la vraisemblance de cette passion, que les moeurs du temps, la gloire du poète, sa bonne mine et l’âge même de la princesse rendent assez probable. Cependant, en la désignant sous le personnage de Sophronie, il la représente comme une vierge fière et réservée, inculta e sola, se dérobant aux louanges et aux hommages; et il laisse supposer que ses voeux ne furent jamais connus de l’objet de sa flamme téméraire. Batista Guarini, qui s’était déclaré, ainsi que lui, l’adorateur de la belle comtesse de Scandiano, publia un sonnet où il accuse son rival de brûler de deux flammes à la fois, de former et rompre tour à tour le même lien, et d’attirer sur lui (qui le croirait?), par un semblable manège, la faveur des dieux!...
| Erscheint lt. Verlag | 20.9.2024 |
|---|---|
| Sprache | französisch |
| Themenwelt | Geisteswissenschaften ► Geschichte ► Allgemeines / Lexika |
| Schlagworte | Alphonse de Lamartine • amour impossible • croisades • épopée • héroïsme |
| ISBN-10 | 2-322-51466-7 / 2322514667 |
| ISBN-13 | 978-2-322-51466-3 / 9782322514663 |
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