De l'autre côté de la muraille (eBook)
188 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-56870-3 (ISBN)
I) Présentation du sujet
I) Les origines du sujet
Faire débuter cette recherche serait, à fortiori, amorcer un travail sur soi-même, une forme de retour aux sources pour celui qui l’entreprend. C’est un pas en arrière, sur la ville d’une enfance, qui vient à l’évidence, trop facilement peut-être, remuer les souvenirs d’un esprit qui nourrit de lui-même son penchant imaginaire. Et pourtant, si Landrecies est l’objet de cette recherche c’est bien parce que « une ville finit par être une personne 1 » . Une personne que l’on côtoie par sa matière mais aussi par sa parole. Une parole que quelques ouvrages, moralisants certes2, mais qui émerveillaient le jeune adolescent alors, viennent diffuser, leur lecture3 n’en finissant de remuer les questions d’un être forgé par la curiosité et désormais en capacité d’en mener l’étude. Cette histoire landrecienne se prête facilement à la tentation du lyrisme parce qu’elle convient parfaitement à ce style littéraire. Des faits d’armes et une historiographie constituée sous le socle républicain et dans un temps de déclassement de la place militaire de Vauban, ont eu pour dessein de rendre fiers les Landreciens de leur histoire, alors même que la ville natale de Dupleix est aujourd’hui en quête d’identité4. Cependant, ils ne sont que quelques-uns à connaître le développement superficiel de ses structures, qu’elle était ville fortifiée, comme Maubeuge, Le Quesnoy et bien d’autres, un passé révolu dont il ne reste désormais que quelques fragments matériels.
C’est au bord de la Sambre que se situe Landrecies, sur un point de non-retour des contreforts des Ardennes pour Vidal de la Blache5. Cette situation géographique situe la ville à 25 kilomètres en amont de Maubeuge et nous la connaissons depuis les premières sources tangibles de son existence au IXe siècle6. Cette ville d’un peu plus de 3000 habitants aujourd’hui, située au sud du département du Nord, cherche sa place dans un territoire en lente recomposition par l’affirmation du tourisme vert. Il fait désormais de Landrecies un port d’attache sur la Sambre7. Plus que jamais tournée vers cette rivière, la ville en tire depuis l’époque médiévale une physionomie tout à fait particulière, puisqu’elle est scindée en deux parties par ce même cours d’eau. Plantées là, au milieu du bocage, subsistent une Ville-Haute et une Ville-Basse, la première est ainsi supérieur en nombre d’habitants par rapport à la seconde. Ces deux espaces sont eux-mêmes à replacer dans un ensemble urbain distendu par ses deux imposants faubourgs.
1: Landrecies, de part et d'autre de la Sambre rectiligne, au milieu du bocage de l’Avesnois (cliché l'Avesnois vu d'en haut, 2023).
De cette vue aérienne, on s’imprègne de la composition urbaine landrecienne. Sur la rive droite de la Sambre canalisée, la Ville-Haute propose un plan hétérogène, concentré à l’extrême et en étoile pour son épicentre, en damier et plus relâché pour ses contours. Cette forme interpelle, c’est une curiosité dans cet espace à l’absence notable de relief. Sur l’autre rive, c’est un cadre urbain tout aussi hétérogène qui est mis à notre disposition, il amalgame des habitations, des commerces et des entrepôts. Ces structures questionnent sur leur genèse, une approche historique s’impose pour faire l’état du développement des structures urbaines au fil de l’histoire de Landrecies.
II) Approche historique
Malgré quelques découvertes sommaires pour les périodes antérieures, la première source écrite mentionnant Landrecies date du IXe siècle. La ville ex-nihilo, sur la rive droite, fut probablement érigée du temps du seigneur d’Avesnes, Nicolas le Beau (1147-11698). Dès lors, Landrecies apparut comme une cité frontalière, un poste avancé dans les conflits seigneuriaux du Moyen Âge central. Pourtant, malgré cette instabilité politique chronique, la cité ne s’est pas vue enrayée dans le développement de ces édifices, même si l’époque médiévale fut celle d’une véritable fortification de la ville9. La forteresse édifiée vers 1140-1150, de forme quadrangulaire, prit rapidement une proportion plus importante. Cette construction originelle imposante, encore présente au XIXe siècle, sera pourtant, dans un siècle d’émergence de la patrimonialisation, détruite10. Ainsi, renforcée au sortir de l’époque médiévale, la ville possède une fonction militaire prédominante, un carcan sur la population et sur son développement commercial. Ses édifices, de ce fait, sont figés dans les murailles, victimes de l’affirmation progressive des systèmes de défense qui englobent la ville. Le XVIe siècle est celui d’une mutation poussée des dispositifs militaires de la ville dans un contexte de tensions militaires dans la région. La ville est prise par les Espagnols en 1526 tel qu’en fait état le traité de Madrid, confirmé par la Paix des Dames trois ans plus tard. De ce temps, la ville s’est parée de bastions figeant un peu plus son développement. Reprise par les Français en 1543, elle est rendue encore bastionnée davantage en 1544 à l’Empereur Charles Quint. Après cette date, c’est l’ensemble de l’environnement landrecien qui fut réaménagé, fossés, amélioration des murailles, des travaux comme dans bien d’autres cités fortifiées du secteur 11. Encore rénovée, cette ville-forte est reprise définitivement en 1659 par le roi de France. La Ville-Basse fut remaniée et des travaux secondaires en Ville-Haute ont été réalisés jusqu’en 1692. La ville connaît, malgré le siège de 1712, un long XVIIIe siècle relativement calme, où furent construits, dans un souci d’équipement, de nouveaux casernements12. Mais en 1794, dans le contexte de la Guerre de la Première Coalition, Landrecies fut ravagée en grande partie13 par les bombardements des assiégeants. Du 17 au 30 avril 1794, Landrecies est pilonnée et les ravages sont si terribles que la ville mettra une dizaine d’années à se remettre de cet épisode. La reconstruction est lente et coûteuse dans un temps d’instabilité chronique des institutions politiques14. Elle a nourri une historiographique et des sources établissant des contre-vérités sur l’importance même de la reconstruction15. Restée dans la mémoire, elle demeure avec, c’est un hasard, un siècle plus tard en 1894, le début du démantèlement de la place, un événement douloureux pour la mémoire landrecienne16. Ainsi, dans un XIXe siècle marqué par l’absence de faits militaires d’importance dans cette ville, il n’est relaté aucun fait particulier à Landrecies autre que son démantèlement commencé en 1894. Des travaux entrepris de destruction des remparts, progressifs, au fil des financements et qui s’achèvent véritablement en 1920, la ville pansant difficilement ses plaies de la Première Guerre mondiale. Elle est depuis, sans jamais s’être remise véritablement des destructions occasionnées par ce conflit, une ville ouverte et modeste, qui n’a pas connu le développement tant espéré lors de son démantèlement, ne conservant qu’à titre mémoriel deux casernes en guise de matérialité de son histoire militaire. Elle est désormais, à compter de la seconde moitié du XXe siècle, une ville calme et paisible mais sans dynamique de développement réelle, trop éloignée de Valenciennes et de Maubeuge, Landrecies, n’échappant pas à la désindustrialisation, s’est vidée de près de 2000 habitants en 70 ans. Elle reste pourtant la cité natale de Dupleix, où sa statue trône fièrement sur la place principale, une ville qui souhaite aujourd’hui, ce livre en a l’ambition, renouveler son décor et son image.
III) Postulat et définition du sujet
Ainsi, entreprendre une approche historique à Landrecies, c’est avant tout, faute de plus, faire une histoire militaire. On ne peut, à la lecture des travaux historiques sur Landrecies, s’écarter de ce chemin. Pourtant,...
| Erscheint lt. Verlag | 29.7.2024 |
|---|---|
| Sprache | französisch |
| Themenwelt | Geisteswissenschaften ► Geschichte ► Allgemeines / Lexika |
| Schlagworte | Architecture Avesnois • Avesnois • Landrecies • Landrecies histoire • Style tournaisien |
| ISBN-10 | 2-322-56870-8 / 2322568708 |
| ISBN-13 | 978-2-322-56870-3 / 9782322568703 |
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