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Schopenhauer éducateur (eBook)

Considérations inactuelles vol 5, tome 2
eBook Download: EPUB
2021
60 Seiten
Books on Demand (Verlag)
978-2-322-38232-3 (ISBN)

Lese- und Medienproben

Schopenhauer éducateur - Friedrich Nietzsche
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RÉSUMÉ : Dans "Schopenhauer éducateur", Friedrich Nietzsche explore la figure de Schopenhauer non seulement comme philosophe, mais aussi comme un modèle d'inspiration pour ceux qui cherchent à vivre une vie authentique et intellectuellement enrichissante. Ce texte, faisant partie des "Considérations inactuelles", se positionne comme une critique acerbe de la société et de la culture de son temps, tout en offrant une réflexion sur le rôle de l'éducateur et de l'éducation dans le développement de l'individu. Nietzsche admire Schopenhauer pour sa capacité à penser indépendamment des courants dominants, à valoriser la volonté individuelle et à vivre selon ses propres principes. L'ouvrage est une invitation à embrasser une éducation qui favorise l'épanouissement personnel et l'autonomie intellectuelle, plutôt qu'une simple transmission de connaissances. En décrivant Schopenhauer comme un éducateur, Nietzsche ne se contente pas de louer ses idées philosophiques, mais il met également en avant son intégrité personnelle et sa résistance aux pressions sociales. Le texte est une critique des institutions académiques et de la manière dont elles peuvent étouffer la créativité et la pensée critique. À travers une prose passionnée, Nietzsche incite ses lecteurs à chercher des maîtres qui inspirent la pensée libre et à cultiver un esprit critique face aux conventions établies. __________________________________________ BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR : Friedrich Nietzsche, né le 15 octobre 1844 à Röcken, en Prusse, est l'un des philosophes les plus influents du XIXe siècle. Fils d'un pasteur luthérien, il montre très tôt un intérêt pour la littérature et la philologie, qu'il étudie à l'Université de Bonn puis à Leipzig. À seulement 24 ans, il devient professeur de philologie classique à l'Université de Bâle, une position qu'il quitte en 1879 en raison de problèmes de santé persistants. Nietzsche est connu pour sa critique radicale de la religion, de la morale et de la culture occidentale. Ses oeuvres majeures, telles que "Ainsi parlait Zarathoustra", "Par-delà bien et mal" et "La Naissance de la tragédie", ont profondément marqué la pensée moderne. Sa philosophie est souvent associée au concept de "volonté de puissance" et à la notion de "surhomme", bien que ces idées aient été fréquemment mal interprétées. Nietzsche a passé les dernières années de sa vie dans une quasi-obscurité, souffrant de troubles mentaux, avant de mourir en 1900 à Weimar.

Friedrich Wilhelm Nietzsche est un philologue, philosophe, poète et musicien allemand. L'oeuvre de Nietzsche est essentiellement une critique de la culture occidentale moderne et de l'ensemble de ses valeurs morales (issues de la dévaluation chrétienne du monde), politiques (la démocratie, l'égalitarisme), philosophiques (le platonisme et toutes les formes de dualisme métaphysique) et religieuses (le christianisme). Nietzsche philosophe au marteau. Sa philosophie est volontiers lyrique, et aphoristique, se permettant certaines contradictions.

2.


Si je veux décrire quel événement ce fut pour moi lorsque je jetai un premier coup d’œil sur les écrits de Schopenhauer, il faut que je m’arrête un peu à cette image qui, dans ma jeunesse, se présentait à mon esprit, fréquente et impérieuse, comme nulle autre. Lorsque je me laissais aller jadis à vagabonder à plaisir pour formuler des souhaits, je me disais que le terrible effort et l’impérieux devoir de m’éduquer moi-même pourraient m’être enlevés par le destin s’il m’arrivait de trouver à temps un philosophe qui serait mon éducateur, un vrai philosophe à qui l’on pourrait obéir sans hésitation parce qu’on aurait plus confiance en lui qu’en soi-même. Il m’arrivait alors de me demander quels seraient les principes en vertu desquels il m’éduquerait, et je réfléchissais à ce qu’il penserait des deux principes d’éducation en usage aujourd’hui. L’un exige de l’éducateur qu’il reconnaisse immédiatement les dons particuliers de ses élèves et qu’il dirige ensuite toutes les forces et toutes les facultés vers cette unique vertu pour l’amener à la maturité véritable et à la fécondité. L’autre maxime veut, par contre, que l’éducateur discerne et cultive toutes les forces pour établir entre elles un rapport harmonieux. Mais faudrait-il contraindre celui qui a un penchant décidé vers l’orfèvrerie à cultiver, à cause de cela, la musique ? Devrait-on donner raison au père de Benvenuto Cellini, qui obligea son fils, à retourner toujours au « doux cornet », alors que celui-ci ne parlait de son instrument qu’en l’appelant « ce maudit sifflet » ? On n’approuvera pas un pareil procédé en face de dons qui s’affirment avec tant de précision. Cette maxime du développement harmonieux ne devrait donc être appliquée que sur des natures plus faibles, qui sont peut-être un repaire de besoins et de penchants, mais, si on les prend isolément, ou en bloc, ne signifient pas grand’chose.

Or, où donc trouvons-nous l’ensemble harmonieux et la consonance de plusieurs voix en une seule nature, où donc admirons-nous davantage l’harmonie, si ce n’est précisément chez des hommes tels que Cellini en était un, des hommes chez qui tout, la connaissance, le désir, l’amour, la haine tendaient vers un noyau, vers une force originelle et où naît précisément, par la prépondérance impérieuse et souveraine de ce centre vivant, un système harmonieux de mouvements ? Il se peut donc que les deux maximes ne soient pas du tout en contradiction. Peut être l’une affirme-t-elle seulement que l’homme doit avoir un centre et l’autre qu’il doit avoir aussi une périphérie. Ce philosophe éducateur, dont je rêvais à part moi, ne se contenterait probablement pas de découvrir la force centrale, mais il saurait éviter aussi qu’elle exerce une action destructive sur les autres forces : la tâche de son œuvre éducatrice devrait être, à mon sens, de transformer l’homme tout entier en un système solaire et planétaire, vivant et mouvant, et de reconnaître la loi de sa mécanique supérieure.

Toujours est-il que ce philosophe me manquait et je continuai à tâtonner ça et là. Je me rendis compte à quel point nous sommes d’aspect misérable, nous autres hommes modernes, si on nous compare aux Grecs et aux Romains, ne fût-ce que par rapport à la compréhension sévère et sérieuse des tâches éducatrices. On peut parcourir toute l’Allemagne avec le cœur animé d’un pareil besoin, on peut aller d’une Université à l’autre sans trouver ce que l’on cherche ; des désirs infiniment moindres et beaucoup plus simples n’y trouvent pas leur réalisation. Celui qui, parmi les Allemands, voudrait par exemple faire sérieusement son éducation d’orateur, celui qui aurait l’intention de se mettre à l’école de l’écrivain, ne trouverait nulle part ni maître, ni école. On ne paraît pas encore avoir songé ici que parler et écrire sont des arts qui ne peuvent être acquis sans la direction la plus attentive et l’apprentissage le plus laborieux.

Mais rien ne démontre, d’une façon plus marquée et plus humiliante, le sentiment de satisfaction prétentieuse que les contemporains éprouvent à l’égard d’eux-mêmes, si ce n’est la médiocrité, moitié parcimonieuse, moitié étourdie, des prétentions qu’ils imposent aux éducateurs et aux maîtres. De quoi se contente-t-on, même parmi les gens les plus distingués et les mieux éduqués, sous le nom de « précepteur » ! Quel ramassis de cerveaux confus et d’organisations démodées est souvent désigné sous le nom de « gymnase » et trouvé bon ? Qu’est-ce qui nous suffit à tous comme établissement supérieur d’instruction publique, comme Université, quels conducteurs, quelles institutions, quand on songe à la difficulté de la tâche qui consiste à éduquer un homme pour qu’il devienne un homme ? Même la façon tant admirée dont les savants allemands se jettent sur leur tâche montre avant tout que ceux-ci pensent plus à la science qu’à l’humanité, qu’on leur inculque le désir de se sacrifier à la science comme une troupe perdue, pour dresser ensuite de nouvelles générations à ce sacrifice. La fréquentation de la science, si elle n’est dirigée et endiguée par les maximes les plus élevées de l’éducation, mais si on la déchaîne toujours davantage, d’après le principe que « plus il y en a, mieux cela vaudra », cette fréquentation est certainement aussi dangereuse pour les savants que le principe économique du « laisser faire » pour la moralité des peuples tout entiers. Qui donc se souvient encore que l’éducation des savants, chez qui l’humanité ne doit être ni abandonnée ni desséchée, est un des problèmes les plus difficiles ! Et pourtant on peut en apercevoir la difficulté si l’on fait attention aux nombreux exemplaires qui ont été déformés par un abandon trop précoce à la science et qui ont conservé de cette occupation même une gibbosité. Mais il existe encore une preuve plus importante, qui témoigne de l’absence de toute éducation supérieure, une preuve plus imposante, plus dangereuse et, avant tout, plus générale, s’il apparaît, dès l’abord, clairement pourquoi un orateur, un écrivain, ne peuvent être éduqués aujourd’hui, – parce qu’il n’y a pour eux point d’éducateurs – ; s’il apparaît presque tout aussi clairement pourquoi un savant s’altère et se tortille maintenant forcément l’esprit – parce que c’est la science, c’est-à-dire une abstraction inhumaine qui doit l’éduquer, – on peut se demander un jour où se trouvent au fond, pour nous tous, savants et ignorants, nobles et vilains, les modèles moraux, les célébrités parmi nos contemporains qui seraient l’incarnation visible de toute morale créatrice de ce temps ? Où donc a passé toute réflexion au sujet des questions morales dont se sont préoccupées de tous temps les sociétés les plus évoluées ? Il n’existe plus d’hommes illustres qui cultivent ces questions ; personne ne se livre plus à des méditations qui s’y rattachent ; de fait, on se nourrit sur le capital de moralité que nos ancêtres ont amassé et que nous ne nous entendons pas à augmenter au lieu de le gaspiller ; dans notre société, ou bien on ne parle pas de pareilles choses, ou bien on en parle avec une maladresse et une inexpérience naturalistes qui provoquent forcément la répugnance. C’est au point que nos écoles et nos maîtres font maintenant abstraction de toute éducation morale ou qu’ils se tirent d’affaire avec des formules : et le mot vertu est un mot qui ne dit plus rien ni au maître ni à l’élève, un mot de l’ancien temps dont on sourit ; et c’est pis encore lorsqu’on ne sourit pas, car alors on fait l’hypocrite.

L’explication de cette mollesse et de l’étiage inférieur de toutes les forces morales est difficile et...

Erscheint lt. Verlag 10.5.2021
Sprache französisch
Themenwelt Geisteswissenschaften Philosophie Ethik
Schlagworte critique culturelle • Nietzsche • Nietzsche et Schopenhauer • ouvrages de référence • pensée critique • Philosophie • philosophie de l'éducation • Philosophie et épistémologie pour l'université • Schopenhauer • volonté individuelle
ISBN-10 2-322-38232-9 / 2322382329
ISBN-13 978-2-322-38232-3 / 9782322382323
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